Mon histoire
Partie 1 - « J'avais 5 ans »
Du plus loin que je me souvienne, la relation humaine et plus précisément, avec les enfants, a toujours été instinctive chez moi.
Déjà petite, j’observais. J’observais les gens. J’observais les bébés. Quand ils pleurent, pourquoi ils pleurent? Et quand le parent tente quelque chose, est-ce que le bébé cesse de pleurer ? J’observais les jeunes enfants de mon âge faire des crises. Pourquoi criaient-ils ? Quand le parent criait par-dessus ou se fâchait, l’enfant criait encore plus. Je voyais que ce n’était pas utile. Puis, j’observais les enfants à l’école : pourquoi ils avaient de la difficulté à apprendre et pas moi? J’observais et je tirais mes conclusions.
Et quand on me demandait d’aider, j’intervenais pour que l’enfant puisse apprendre à son tour, par lui-même. Pas à travers moi. Pour lui-même. De fil en aiguille, j’ai fait de l’aide aux devoirs au primaire, au secondaire et au cégep, j’ai été tutrice en français pour les étudiants.
Mais ma première expérience, je me rappellerai toujours. J’avais 5 ans. C’était mon arrivée à la maternelle. Mon enseignante m’avait observée et m’avait dit au bout de la première semaine : « Patricia, tu es bonne avec Steven. Tu veux bien l’accompagner toute l’année? ». Du haut de mes 5 ans, avec ma petite couette-fontaine ondulée sur le dessus de la tête, j’ai dit oui.
Ce petit garçon de ma classe avait une déficience intellectuelle avec difficultés motrices et langagières associées. Et ça a été naturel et spontané chez moi : je l’aidais à ouvrir ses contenants de sa boîte à lunch, à manipuler ses outils lors des bricolages, je lui tenais la main lors du rang pour aller et rentrer de la récréation, à attacher ses lacets de souliers, je l’intégrais dans les jeux libres du groupe de ma classe, etc. Je l’observais. J’observais comment il s’y prenait. Je le laissais faire pour ce qu’il pouvait faire et complétait pour l’accompagner dans la suite de la tâche, au besoin. Sans qu’on me dise comment et pourquoi l’aider, je le faisais, naturellement.
À 12 ans, on m’a demandé d’accompagner les enfants de maternelle pour leur intégration au primaire, ce que je fis avec grande joie. J’avais la sœur de mon amie, la belle Rosalie, que j’avais accompagnée sur sa période d’intégration. Bon dieu que je la trouvais belle cette petite blonde tout mignonne.
Partie 2 - L'adolescence, ma première job
À 16 ans, je suis devenue monitrice de camp de jour. Au Québec, nous utilisons de « faux noms » et je vous jure, c’est déjà une grande animation en soi! Quel défi pour les enfants de deviner mon vrai prénom alors que je me suis appelée Perlipat, Papyrus et Paprika !
Pendant 2 ans, j’ai été monitrice d’un groupe d’enfants de 7-8 ans, puis les deux années suivantes, les 9-10 ans. Ensuite, pendant 1 an, monitrice-ressource pour les enfants avec difficultés de comportements : je faisais le lien avec les parents et ma coordonnatrice, et j’établissais des plans d’intervention avec les enfants pour soutenir leur évolution au sein du camp de jour.
Ensuite, je suis devenue Directrice du camp de jour pendant 3 ans, 35 employés à ma charge, organisant les sorties de l’été, faisant le budget et les paies de mes employés en rendant des comptes à la municipalité, tout en m’assurant que mes moniteurs de service de garde et de jour soient bien et, que les enfants soient en sécurité, heureux et vivent un été mémorable grâce à l’implication de mes moniteurs. Formée au programme DAFA (BAFA ici en Europe), je m’assurais de leur formation en animation et en secourisme.
Au bout de ces 7 années de travail au sein du camp de ma municipalité que mon beau grand et charismatique William l’a découvert. Il me dit : « Avec tous ces noms qui commencent par P, tu ne t’appellerais pas Patricia ? ». Bingo. Tu as trouvé mon beau William.
Voilà. Les enfants m’ont toujours fasciné. Et comme vous le voyez, ça ne date pas d’hier.
Partie 3 - Une vocation est née
Même adolescente, il y avait des enfants que je gardais à la demande des parents, en dehors de mes heures de camp de jour, parce que je les aimais dont. Tout simplement. J’avais tant de plaisir avec eux. Et pourquoi? Parce que c’est si pur un enfant. J’ai toujours adoré rentrer dans leur univers. Je me rends compte avec le temps que j’aime être entourée de gens passionnés. Et il n’y a pas plus passionné et investi dans leur passion qu’un enfant qui se met à faire tous les types d’expériences possibles et imaginables avec des insectes. Ça me fascine. Un des enfants m’avait donné une carte à la dernière journée de camp de jour dans laquelle il avait écrit : « Paprika, tu es la meilleure épise au monde! ». Ah mon beau Alex, avec cette petite faute d’orthographe, ça rendait ton beau mot encore plus mignon!
En parallèle, au cégep, j’avais eu une rencontre avec une dame d’orientation choix de carrière. Elle m’a reçue. Nous avons bien discuté. Je lui ai dit qu’on m’a toujours dit que je serais une grande pédiatre, mais le métier en soit ne m’attirait pas plus qu’il faut. Elle m’a dit : « Patricia, désolée de t’interrompre. Avec tout ce que tu me dis comme expériences et intérêts, je te vois vraiment comme ergothérapeute. Connais-tu le métier ? ». Et moi de lui répondre non. Elle me dit : « Regarde, je te laisse faire le test des métiers, réponds au mieux de qui tu es et on verra sur la liste des 150 métiers ce qui ressort. » Et bien, ergothérapeute est sorti premier et pédiatre, onzième.
J’ai vu la liste des cours à l’Université de Sherbrooke et j’ai fait, ça y est, j’ai trouvé mon métier. J’avais 19 ans. Le premier jour du programme d’ergothérapie, notre chère Pre Johanne Desrosiers, M.Sc. Erg. nous a dit : « Chers ergothérapeutes, ici, vous êtes dans le métier même de l’observation. L’observation de l’humain. »
Parfait, je suis à la bonne place.
Moi qui ai toujours observé le comportement humain et qui en ai toujours été fascinée. Et j’ai savouré, mais savouré mes années universitaires !
Partie 4 - Ma clinique privée
À 24 ans, après mes études, j’ai commencé à travailler dans le système public et privé de santé québécois. Rapidement, le rythme, les mandats qui finissent et qui recommencent à une vitesse, l’absence de services pour enfants de la région ou qui cessent qu’après quelques séances… ça m’a déchantée.
J’ai donc lancé des services de pédiatrie dans la clinique privée où je travaillais. Et puis, la demande a commencé à grandir. Et à grandir. Le mot se répandait. Et puis, comme mes employeurs ne s’investissaient pas en pédiatrie alors que la demande était grandissante, j’ai quitté pour m’ouvrir mon propre bureau : la clinique Ergothérapie Enfance, à Prévost, dans les Laurentides.
En 2015, j’ai créé ma clinique en 1 mois et 1 mois après son ouverture, mon horaire était plein à plus de 40 heures/semaine. J’ouvrais même le samedi matin. J’ai donc commencé à engager, à engager. Et rapidement, ma clinique privée est devenue interdisciplinaire : j’avais 5 ergothérapeutes, 2 orthophonistes, 1 psychoéducatrice, 1 nutritionniste, 1 ostéopathe, 1 éducatrice spécialisée, 1 consultante en trouble de comportements, 1 thérapeute en réadaptation physique et 2 secrétaires, une de jour et l’autre de soir. Nous couvrions la région des Laurentides, des hautes Laurentides jusqu’à Mont-Laurier, Laval, Lanaudière, Lachute, Montréal et jusqu’à la rive-sud de Montréal.
Partie 5 - Le déclic
J’étais clinicienne, gestionnaire, formatrice et conférencière, à temps plein. Mais… plus que plein. Weekends inclus.
Et voilà, je me suis rendue à bout. Mariée depuis mes 21 ans, la maison, l’entreprise, travailler 60-80 heures/semaine… C’est beaucoup. Beaucoup trop. Je menais la vie d’une personne d’une cinquante d’années alors que j’étais dans la jeune vingtaine. Et même.
Beaucoup trop de facteurs étaient en jeu, mais l’essentiel, c’est que je n’étais plus heureuse. Mais plus du tout. Même si le monde entier me disait que j’avais « pourtant tout pour être heureuse ».
Ça m’a pris 2 ans pour comprendre ce qui me rendait aussi malheureuse, mal dans ma peau et dans mon âme. Et surtout, me donner le droit de remettre ces paramètres en question. Malgré la pression sociale.
Mais je me suis dit une chose : « Patricia, toi qui sauves le monde entier, si toi tu ne te sauves pas toi-même, qui le fera ? ». Personne. « Tu as une responsabilité et c’est être heureuse. Alors, fais ce qu’il faut pour l’être et vivre la vie que tu veux vivre. »
Alors, petit à petit, j’ai pris des décisions. Des décisions salvatrices et libératrices. Même si la détonation avait son lot d’impacts autour de moi et maintes incompréhensions, je continuais d’aller de l’avant.
Alors, petit à petit, j’ai pris des décisions. Des décisions salvatrices et libératrices. Même si la détonation avait son lot d'impacts autour de moi et maintes incompréhensions, je continuais d’aller de l’avant.
Partie 6 - Souffler un peu
Partie 7 - La libération
J’ai donc commencé à comprendre ce qui se jouait et à faire une libération telle… Seigneur! L’intention écrite que ma professeure m’avait remise à ma première journée était « The best way out is always through. » Et bien oui, je peux vous le dire que j’ai plongé et j’ai plongé tête première dans mes parties d’ombre pour passer à travers, ayant la foi qu’au bout, c’était certain, je trouverais ma lumière.
Et là, alors que j’étais en démarche de vente de mon entreprise, la Covid est arrivée, le 13 mars 2020. Je n’étais pas bien cette journée-là. Je devais fêter mon anniversaire le soir, mais ce fut annulé en lien avec le début de la crise sanitaire. Le lendemain, la journée même de mon anniversaire le 14 mars, j’ai regardé le ciel mentionnant, « devrais-je tout simplement fermer mon entreprise ? ». Je me tourne et il y a un grand écriteau inscrit DÉLIVRANCE avec un papillon, un symbole qui m’accompagnait depuis 2 ans.
J’ai compris. J’ai tout fermé. Malgré la pression et le jugement social. Il le fallait.
Je me suis dit : « Qu’est-ce qui m’anime le plus dans mon travail ? Enseigner. Enseigner mon métier et le neurodéveloppement. Former. Donner des conférences. Voilà. ». J’ai envoyé mon CV à des universités françaises, puis l’Université de Clermont Auvergne m’a engagé.
J’ai tout fermé. J’ai vendu ma voiture. J’ai fait les démarches nécessaires pour la demande de VISA le 30 mars 2021, j’ai déménagé en France, à Clermont-Ferrand. Quelques mois après, j’étais engagé dans un poste plus intéressant à Rennes. Je ne connaissais ni l’une ni l’autre des villes ni personnes, mais j’étais contente. Je savais que j’étais là où je devais être.
Et je savais que je n’allais pas restée longtemps dans ces structures, car le système d’éducation français ne correspond pas du tout à mes valeurs ni à ma philosophie de l’éducation, mais je savais que c’était le début de quelque chose. De quelque chose de grand.
Je savais que c’était le début de quelque chose. De quelque chose de grand. Puis, les signes de la vie m’ont menée sur le premier Chemin de Compostelle.
Partie 8 - Les Chemins de Compostelle
Puis, les signes de la vie m’ont menée sur le premier Chemin de Compostelle. Comme je disais aux pèlerins qui me demandaient « Pourquoi fais-tu le pèlerinage ? », je leur répondais « Je n’ai jamais choisi de faire le pèlerinage. La vie a choisi et m’a indiqué qu’il fallait que je le fasse maintenant. ».
De la mi-juillet à la fin août 2021, j’ai marché plus 800 km, entre le Puy-en-Velay en France et Roncevaux en Espagne, en passant par la petite boucle de Rocamadour sur 37 jours. La plus belle, la plus grande, la plus puissante, la plus forte et la plus mystique expérience de toute ma vie. Life changer. Totalement. Purement.
En 2022, tentative de marche depuis Lisbonne, mais la canicule a amené des feux importants entre Lisbonne et Porto, donc début de marche officielle depuis Porto jusqu’à Santiago de Compostella, puis jusqu’à Finisterre, pour environ 400 km sur un peu plus de 15 jours.
En 2023, la vie m’a mené vers la route d’Artagnan pour reprendre celui de Compostelle. Certains passages refaits de 2021 pour finalement prendre le GR652 à l’envers de La Romieu à Rocamadour, pour aussi environ 400 km sur un peu plus de 15 jours… avec un méga dénivelé!
En 2024, c’est à León en Espagne où j’ai senti être guidée. De là, j’ai pris le Camino El Salvador jusqu’à Oviedo, puis le Camino Primitivo jusqu’à Santiago, puis Muxía, pour environ 525 km sur un peu plus de 20 jours.
Et oui, à chaque fois, je suis partie seule sur les chemins. Mais, même si on part seule, le Chemin nous montre bien qu’on n’est jamais seuls. Loin de là.
À Tournon d’Agenais, je rentre dans une épicerie COOP bio. Ricardo, le propriétaire colombien, m’accueille.
« Il me dit, que viens-tu chercher sur le Chemin? »
Je lui ai dit : » Le premier Chemin m’a tout enseigné, TOUT. J’avais une intention de réalignement coeur-corps-âme-esprit, de guérison et de regoûter aux plaisirs de la vie. L’Amour. L’Amour avec le grand A qu’il m’a enseigné. Je L’ai rencontré. «
« Le 2e m’a enseigné que j’incarne désormais ma Vérité, celle que j’ai découverte sur le Chemin précédent et la beauté du langage du cœur, de l’âme, celui qui nous rallie tous, dans des relations profondes et puissantes. »
« Et celui-ci m’a enseigné toute ma force, toute la protection, la sécurité, l’équilibre et l’Amour qui règnent en moi et autour de moi. »
Il m’a répondu : » Bonne réponse. Alors, querida Patricia, je te souhaite de continuer à te transformer pour être toujours et encore plus grande comme je vois que tu l’es et ainsi, transformer l’humanité. »
Puis, il a continué à placer ses tomates dans son épicerie.
Le premier Chemin a fait naître en moi l’idée de cette plateforme web. Le deuxième Chemin a fait naître en moi l’idée de mon programme d’accompagnement pour maman, ArteMiss. Le troisième a fait naître en moi la force pour faire rayonner mes connaissances, mon savoir et la personne que je suis au monde entier, car maintenant, non seulement je sais qui je suis, je l’incarne. J’ai atteint la stabilité et l’équilibre que je m’étais souhaitée d’incarner à mon retour du premier Chemin lors d’une activité à mon 1er cours de poterie. J’ai des amis en or, et je chante et je danse désormais avec la vie. Puis, finalement, le quatrième a été le socle des premières bases de mon 1er livre… qui verra sous peu le jour !
Partie 9 - Le retour à soi
D’ailleurs, ce chemin de 2023, c’était mon premier Chemin sans médication et sans diète alimentaire médicale. C’était mon souhait d’il y a 2 ans pile poil sur mon premier Chemin.
Et avec tout ça, ai-je des enfants. Non, je n’ai pas d’enfants. J’ai accompagné des enfants depuis ma tendre enfance, des enfants neurotypiques ou avec des troubles neurologiques pendant plus de 7 ans de camp de jour et de vacances, et de ma passion et ma facilité avec les enfants, j’en ai fait mon expertise professionnelle avec laquelle j’ai évalué et traité des enfants de bébés quasi naissants à 21 ans, toute atteinte confondue, pendant plus 7 ans à ma clinique privée au Québec de même qu’en France et en Suisse.
Les enfants, pour moi, ce n’est pas un livre à déchiffrer. C’est une évidence. Ils nous révèlent tout à travers leurs comportements. Il suffit de se poser et de les observer, en mettant de côté notre égo, nos peurs et nos blessures. Et est-ce que j’en veux, des enfants? Mais bien entendu que oui! Et je savourai chacune, mais bien chacune des étapes. Mais chaque chose en son temps. J’ai 32 ans après tout.
Donc, la voilà mon histoire mes chers. L’histoire du retour à Soi. Sa Vérité. Son Essence. Et c’est tout cela que je vous partage à travers mes cours, mes conférences, mes formations et surtout, mon programme d’accompagnement pour mamans ArteMiss.
Le retour à soi pour être en dialogue avec l’autre, car nul ne peut être en saine relation et bien lire les besoins de son enfant s’il n’est pas en mesure de lire au préalable les siens.