Le sens tactile est le premier contact avec le monde extérieur.
Et oui, c’est grâce au sens du toucher que nous développons, dès que nous sommes bébés, notre sentiment de sécurité, de protection, de bien-être et d’attachement, sentiments à la base de toutes nos relations futures.
Or, si nous avons eu des manques au niveau du sens tactile ou si nous présentons des inconforts y étant liés, cela va aussi influencer nos relations avec les autres.
Prenons par exemple un enfant de 3 ans présentant une hypersensibilité tactile. L’enfant se fait frôler par un autre enfant de son groupe à la garderie. Pour lui, il l’a grafigné, donc il réagit avec la même intensité que celle qu’il a perçue, donc il le tape.
Il faut bien comprendre ici que ce n’est pas une question de comportement. Ni des caprices. Et ce n’est pas qu’il est mal éduqué ou qu’il ne sait pas gérer ses émotions.
C’est tout simplement que sa perception du stimulus reçu est VRAIMENT désagréable pour lui.
Et donc, bien entendu, sa réponse comportementale ne peut être adaptée, l’interprétation étant à la base erronée.
Et ici, il faut se rappeler que ce n’est pas ses récepteurs tactiles qui ne fonctionnent pas adéquatement, c’est plutôt son tronc cérébral qui ne filtre pas l’information de manière adéquate.
Et qui dit tronc cérébral dit notre cerveau reptilien, primitif, de survie. Il n’y a rien qui peut être raisonné ici. C’est instinctif, comme les animaux.
Lorsque le cerveau reptilien se sent agressé par un stimulus externe, il peut y réagir de trois manières : Fight, Fright or Flight, soit Combat, Fuite ou Figer.
Le tronc cérébral qui filtre mal envoie donc la « mauvaise » information au système limbique, notre système qui gère nos émotions, qui envoie à son tour la « mauvaise » information au cortex au niveau de l’aire sensorielle générale, mentionnant que le frôlement de l’ami était désagréable, voire dangereux, donc il doit s’en protéger en le tapant. Il réagit ici par Combat.
Ainsi, rappelez-vous qu’en bas de 3 ans, voire même 5 ans, les enfants, à moins d’être dans un milieu présentant beaucoup de violence, d’instabilité psychosociale ou de négligence, ne présentent pas ce type de comportements « juste comme ça » ou « parce qu’ils ont un mauvais caractère » ou « parce qu’ils veulent vous provoquer ».
Et ce n’est PAS des caprices. Il y a quelque chose qui explique cela et plutôt que d’envoyer l’enfant dans le coin en le chicanant, il faut TOUJOURS tenter de comprendre ce qui se cache derrière.
Certes, ici, le fait de taper son ami n’est pas adéquat. Mais il est possible de se mettre au niveau de l’enfant et d’explorer avec lui, dans la plus grande curiosité et empathie qui soit, pourquoi il a posé ce geste. Et à 3 ans, l’enfant peut vous l’expliquer. Dans ses mots, mais il peut vous l’expliquer.
Alors, prenez le temps de prendre le temps.
Car se faire chicaner et se faire mettre au coin pour quelque chose qu’il a perçu réellement « d’agressant », c’est comme rire et se moquer d’une personne qui a profondément peur des araignées ou de dire à une personne en dépression majeure que c’est juste dans sa tête et qu’elle est paresseuse.
Pour plus d’informations sur le sens tactile, des stratégies concrètes et simples à appliquer au quotidien avec votre enfant ou avec un ou des enfants de votre groupe, je vous invite à tout apprendre sur l’intégration sensorielle par le cours Les Sens en folie situé dans l’Espace Parents (https://patricia-archambault.com/…/parents-les-sens…/) ou l’Espace Intervenants (https://patricia-archambault.com/…/intervenants-les…/).
Patricia Archambault, M. Erg.