Mieux se comprendre, c’est oser l’inconnu

 Oui, mieux se comprendre, ça fait peur.

Ça fait peur parce que découvrir d’autres manières de faire et de penser et les mettre de l’avant, c’est oser l’inconnu.

C’est le grand saut !

Je l’ai d’ailleurs toujours vu comme le saut de la foi, vous savez comme dans le film Indiana Jones 3 avec son père – La dernière Croisade, lorsqu’il doit avancer dans le vide en faisant confiance. Il a la peur de sa vie, mais dans les faits, il y a une belle poutre qui lui était invisible jusque-là… mais qui était belle et bien là depuis le début.

Et pourquoi lui était-elle invisible ? L’ego.

L’ego, c’est notre représentation consciente que nous avons de nous-même en tant que personne, que nous avons appris et que nous a renvoyé la société depuis notre tendre enfance.

Et l’inconnu, l’ego n’aime pas ça, car ça implique des changements dans notre manière de fonctionner depuis belle lurette.

D’ailleurs, sachez que le grand saut dans l’inconnu, dans l’histoire de la planète, a toujours fait peur et a été source de guerre, de massacre, de révolte, pourquoi ?

Parce que l’évolution implique de déconstruire pour mieux reconstruire.

Tous ceux et celles qui ont amené des nouvelles idées, des idées qui sortent du lot ont entraîné cette peur chez les gens : Jeanne d’Arc, Nelson Mandela, Simone Veil, Martin Luther King, Gandhi, Einstein, Jung et j’en passe, parce que les gens, leur ego, ont peur de cette déconstruction, du « changement ».

Attention. L’ego n’est pas mauvais en soi : il est là pour nous protéger.

Or, lorsque nous sommes en processus d’apprentissage, pour notre propre évolution, il faut simplement lui dire de se calmer. Que tout va bien. Et qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur. Idem pour votre entourage qui vous voit évoluer.

Et rassurons-nous : en apprendre sur soi, pour être mieux dans sa peau et mieux vivre avec notre entourage, c’est bénéfique tant pour soi et pour tous.

Je vois la compréhension de soi et des autres comme un enjeu de santé publique, mais vraiment.

Ce pourquoi dans les garderies et les écoles québécoises, en préscolaire et à la maternelle, les jeux, les livres, les activités tournent beaucoup autour de la compréhension de ses émotions, de ses ressentis, de ses comportements, de ses besoins sensoriels et de l’impact de ceux-ci sur les autres.

Ces enfants ont une chance inouïe, car arrivés adultes, ils n’auront pas cette peur de plonger à l’intérieur d’eux-mêmes, dans leur obscurité.

Ayons donc le courage de regarder notre peur en face et tel Indiana, osons faire le grand saut pour mieux la vaincre.

Patricia Archambault, Conférencière & Formatrice | M. Erg.