Maria Montessori a écrit ce livre « L’enfant », édité en 1936.
Je l’ai acheté ce weekend, à côté du carrousel.
« Voilà donc la situation de l’enfant qui vit dans l’ambiance de l’adulte : c’est un dérangeur qui cherche, et ne trouve rien pour lui; qui entre, mais qui est expulsé. Sa position est comme celle d’un homme sans droits civiques et sans ambiance propre : un extra-social, que tout le monde peut traiter sans respect, insulter, battre, punir, en exerçant un droit reçu de la nature : le droit de l’adulte », a-t-elle dit.
On parle d’avant la 2e Guerre Mondiale et pourtant, il me semble que ça n’a pas changé.
Quand j’ai assisté au Congrès de Neurologie pédiatrique à Rennes à la fin janvier 2024, j’étais abasourdie qu’une neuropédiatre ait eu besoin de nommer aux neuropédiatres et aux professionnels pédiatriques dans l’assistance : « Il faudrait commencer, en tant que société, à considérer l’enfant comme un être humain ».
Bah ouais ? Quoi d’autre.
Mais vraiment ? En 2024, il y a des gens qui en doutent ?
J’étais stupéfaite. Après, je me suis mise à être objective en fonction de ce que je constate dans la société actuelle.
Donc oui, à mon plus grand désarroi, dans le discours et l’approche des adultes fatigués et stressés face aux enfants, particulièrement en France, j’observe que oui.
- Si l’enfant crie, il se fait chicaner.
- Si l’enfant bouge, il se fait chicaner.
- Si l’enfant chantonne en classe, il se fait chicaner.
- Si l’enfant tombe dans la lune, il se fait chicaner.
- Si l’enfant n’arrive pas à lire certains mots et fait des inversions en écrivant, il se fait dire qu’il est paresseux, qu’il ne s’efforce pas suffisamment ou qu’il n’est pas intelligent.
Mais laissons-leur une chance de se développer, Seigneur !
Pourquoi ne pas simplement aborder ceci à la source ?
- Un enfant qui crie, plus souvent qu’autrement, c’est lié à une source de stress extérieure, émotionnelle ou auditive, ou une difficulté de langage. Abordons ça à la source, et l’enfant cessera de crier.
- Un enfant qui chantonne, plus souvent qu’autrement, c’est lié à une hypersensibilité auditive pour camoufler les bruits ambiants ou une stratégie d’augmentation de l’éveil pour maintenir l’attention sur une tâche. Abordons ça à la source, et l’enfant cessera de chantonner.
- Un enfant qui bouge, plus souvent qu’autrement, c’est lié une hyposensibilité vestibulaire ou une agitation motrice entraînant des comportements de recherche de mouvement pour augmenter son éveil, son attention et sa conscience corporelle et spatiale. Abordons ça à la source, et l’enfant cessera de bouger.
- Un enfant qui tombe dans la lune, plus souvent qu’autrement, c’est lié un éveil bas et une énergie basse nuisant ses capacités d’attention sélective et soutenue. Abordons ça à la source, et l’enfant cessera d’être dans la lune.
- Un enfant qui n’arrive pas à lire certains mots et fait des inversions en écrivant, c’est lié à un manque de connexions synaptiques au niveau du corps calleux entraînant les fameuses manifestations des « dys » et des difficultés à distinguer le côté gauche du côté droit. Abordons ça à la source, et l’enfant apprendra à lire et à écrire.
Aborder la problématique à la source, c’est considérer l’enfant.
Patricia Archambault, Conférencière & Formatrice | M. Erg.