« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide. », a dit Albert Einstein.
Nous sommes tous différents. Nous avons tous des forces, des faiblesses, des qualités, des défauts, des ressources et des compétences différentes.
Bien évidemment, ici le singe sera le « meilleur » pour répondre à cet examen, mais il serait bien mal pris dans l’océan, pour vaincre à mains nues un rhinocéros ou pour fuir une tornade d’une autre manière qu’en volant dans le ciel. Donc non, ce n’est pas « sélection juste ».
Quand Einstein a dit cette phrase, il parlait du système d’éducation de son époque (1879-1955). Or, ici, je la réapplique à la nôtre.
La société d’aujourd’hui implique une ouverture des barrières. Nous avons de la chance : nous ne sommes plus ou, du moins, beaucoup moins contraints à avoir une pensée unidirectionnelle comme à l’époque. La génération d’aujourd’hui baigne dans les réseaux sociaux et ont accès à ce qui se passe, au-delà du village d’à côté, dans le monde entier.
Ils ont tous les choix de carrière disponibles à eux, bien au-delà des choix de médecin, d’avocat, de prêtre ou pour les femmes, infirmière ou mère au foyer, de l’époque.
Or, le système d’éducation n’a pas suivi cette évolution et surtout, ne les accompagne pas adéquatement face à cette voie d’ouverture.
Encore aujourd’hui, le système impose un moule, le même moule depuis des années, et quelconque enfant ne correspondant pas à ce moule, bien il passera sa vie à croire « qu’il n’est pas fait pour l’école » et « qu’il est stupide ».
Ça ne fait aucun sens à mes yeux que l’on bourre les crânes des enfants de matières théoriques sans qu’il n’y ait de liens entre lesdites matières et sans qu’on ne leur démontre clairement pourquoi ils en auront besoin pour leur futur.
Au final, ils vomissent tout sur l’examen et oublient dès le lendemain matin. Est-ce vraiment cela, l’éducation ?
Le but n’est pas de tout remettre en question, au contraire. Il y a tant d’aspects essentiels que l’école nous enseigne. Lire, écrire, compter, l’histoire, la géographie, les sciences… Mais il y a une manière d’optimiser la pédagogie actuelle pour faire face aux défis et aux besoins des enfants, neurotypiques et à besoins particuliers, et des familles de la société actuelle.
Vous savez, il y a 9 formes d’intelligence : verbale-linguistique, logico-mathématique, corporelle-kinesthésique, visuo-spatiale, interpersonnelle, intrapersonnelle, musicale, naturaliste et spirituelle.
Et ce n’est qu’à travers l’expérience, hands on, dans la pratique, qu’ils pourront développer leur potentiel. Apprendre en le vivant. Apprendre par l’expérimentation. Ça, ce sont les outils qui resteront à vie. Et c’est ça, apprendre. Comme la philosophie des écoles alternatives, Steiner-Waldorf, Montessori, la pédagogie scandinave et l’Apprentissage Par Problème, tel que je l’ai vécu lors de mes études universitaires en ergothérapie et en art-thérapie.
Et notre devoir, au-delà de la matière théorique, c’est de leur enseigner ce qu’ils devront mettre en application dans le reste de leur vie :
-développer leur sens critique et leur propre logique : pour développer le sens de la droiture et des valeurs ;
-développer la gestion de leurs émotions : pour apprendre à écouter leur boussole intérieure, faire des meilleurs choix pour eux, pour les autres et pour leur avenir ;
-développer leur auto-critique : pour se remettre en question et ainsi, reconnaître leurs erreurs, apprendre, se pardonner et évoluer, et faire de même avec les autres ;
-développer leur capacité d’adaptation : pour détenir la plus grande force intérieure face aux différents aléas de la vie.
Apprendre, c’est vivre. C’est expérimenter. Et c’est surtout apprendre comment on fonctionne et comment fonctionnent les autres qui sont différents de nous. Et de savoir qu’en collaborant et en utilisant la force de chacun, bien on est plus forts. Un pour tous et tous pour un !
Et non, les enfants autistes ne sont PAS des « handicapés mentaux ».
Et non, les enfants avec des troubles d’apprentissage comme la dyslexie n’ont PAS « pas d’avenir » parce qu’ils ont de la difficulté à lire et à écrire.
Et non, les enfants avec des troubles attentionnels comme le TDAH ne sont PAS des « hyperactifs agités qui ne prennent pas leurs études et leur avenir au sérieux ».
Il faut juste un système d’éducation qui s’adapte face à l’évolution et aux besoins de notre société et dans lequel davantage d’ergothérapeutes, orthophonistes, psychoéducateurs, orthopédagogues, etc. sont impliqués pour soutenir nos merveilleux enseignants et éducateurs. Dès lors, les conditions seront optimales pour faire en sorte que tous et chacun puissent développer le maximum de leur potentiel, leurs formes d’intelligence.
Notre diversité est une force face à toute situation : alors changeons nos schèmes de pensée face à l’éducation et célébrons la différence !
Patricia Archambault, Conférencière & Formatrice | M. Erg.